Yves Tanguy (peintre)
gigatos | mars 16, 2022
Résumé
Raymond Georges Yves Tanguy (5 janvier 1900 – 15 janvier 1955), dit simplement Yves Tanguy, français : était un peintre surréaliste français.
Tanguy, fils d »un capitaine de vaisseau à la retraite, est né le 5 janvier 1900 au ministère des Affaires navales, place de la Concorde à Paris, en France. Ses parents sont tous deux d »origine bretonne. Après la mort de son père en 1908, sa mère retourne dans sa ville natale de Locronan, dans le Finistère, et il passe une grande partie de sa jeunesse chez divers parents.
En 1918, Tanguy s »engage brièvement dans la marine marchande avant d »être incorporé dans l »armée, où il se lie d »amitié avec Jacques Prévert. À la fin de son service militaire, en 1922, il retourne à Paris, où il exerce divers petits métiers. Il tombe par hasard sur un tableau de Giorgio de Chirico et est si profondément impressionné qu »il décide de devenir peintre lui-même, malgré son absence totale de formation.
Tanguy avait l »habitude d »être complètement absorbé par le tableau sur lequel il travaillait. Cette façon de créer des œuvres d »art est peut-être due à son très petit atelier qui ne disposait que de la place nécessaire pour une seule pièce humide.
Par l »intermédiaire de son ami Prévert, Tanguy est introduit vers 1924 dans le cercle des artistes surréalistes autour d »André Breton. Tanguy commence rapidement à développer son propre style de peinture unique, donnant sa première exposition personnelle à Paris en 1927, et épousant sa première femme Jeannette Ducrocq (1896-1977) plus tard la même année. Pendant cette période très active de sa vie, Breton a donné à Tanguy un contrat pour peindre 12 pièces par an. Avec son revenu fixe, il peint moins et finit par créer seulement huit œuvres pour Breton.
En décembre 1930, lors d »une projection anticipée de L »Age d »Or de Buñuel et Dali, des militants de droite se rendent dans le hall du cinéma où le film est projeté et détruisent des œuvres d »art de Dalí, Joan Miró, Man Ray, Tanguy et d »autres.
Tout au long des années 1930, Tanguy adopte avec enthousiasme le style de vie bohème de l »artiste en difficulté, ce qui entraîne l »échec de son premier mariage. Il a eu une liaison intense avec Peggy Guggenheim en 1938, lorsqu »il s »est rendu à Londres avec sa femme Jeannette Ducrocq pour présenter sa première exposition rétrospective en Grande-Bretagne dans sa galerie Guggenheim Jeune. L »exposition est un grand succès et Guggenheim écrit dans son autobiographie que « Tanguy s »est retrouvé riche pour la première fois de sa vie ». Elle achète ses tableaux Toilette de l »Air et Le Soleil dans son écrin pour sa collection. Tanguy peint également à Peggy deux magnifiques boucles d »oreilles. La liaison se poursuit à Londres et à Paris et ne se termine que lorsque Tanguy rencontre une autre artiste surréaliste qui deviendra sa seconde épouse.
En 1938, après avoir vu le travail d »une autre artiste, Kay Sage, Tanguy entame une relation qui aboutira à son second mariage. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Sage retourne à New York, sa ville natale, et Tanguy, jugé inapte au service militaire, la suit. Il passera le reste de sa vie aux États-Unis. Sage et Tanguy se marient à Reno, dans le Nevada, le 17 août 1940. Leur mariage s »est avéré durable mais tendu. Tous deux boivent beaucoup, et Tanguy agresse Sage verbalement et parfois physiquement, la poussant et la menaçant parfois même avec un couteau en privé et lors de rencontres sociales. Sage, selon les récits de ses amis, ne réagissait pas à l »agression de son mari. Vers la fin de la guerre, le couple s »installe à Woodbury, dans le Connecticut, transformant une vieille ferme en atelier d »artiste. Ils y ont passé le reste de leur vie. En 1948, il est naturalisé citoyen américain.
En janvier 1955, Tanguy subit une attaque fatale à Woodbury. Son corps est incinéré et ses cendres conservées jusqu »à la mort de Sage en 1963. Plus tard, ses cendres seront dispersées par son ami Pierre Matisse sur la plage de Douarnenez, dans sa Bretagne bien-aimée, avec celles de sa femme.
Les peintures de Tanguy ont un style unique et immédiatement reconnaissable de surréalisme non représentatif. Elles montrent de vastes paysages abstraits, la plupart du temps dans une palette de couleurs étroitement limitée, ne montrant qu »occasionnellement des éclairs de couleurs contrastantes. Généralement, ces paysages extraterrestres sont peuplés de diverses formes abstraites, parfois anguleuses et tranchantes comme des éclats de verre, parfois dotées d »un aspect organique intriguant, comme des amibes géantes soudainement transformées en pierre.
Selon Nathalia Brodskaïa, Maman, papa est blessé ! (1927) est l »un des tableaux les plus impressionnants de Tanguy. Brodskaïa écrit que le tableau reflète sa dette envers Giorgio de Chirico – ombres portées et torse classique – et évoque un sentiment de malheur : l »horizon, le vide de la plaine, la plante solitaire, la fumée, l »impuissance des petits personnages. Tanguy a déclaré que c »était une image qu »il voyait entièrement dans son imagination avant de commencer à la peindre. Il a également affirmé avoir emprunté le titre de cette œuvre et d »autres à des manuels de psychiatrie : « Je me souviens avoir passé tout un après-midi avec… André Breton, dit-il, à feuilleter des livres de psychiatrie à la recherche de déclarations de patients qui pourraient servir de titres à des tableaux. » Jennifer Mundy a cependant découvert que le titre de ce tableau et de plusieurs autres était tiré d »un livre sur les phénomènes paranormaux, Traite de métaphysique (1922) du Dr Charles Richet.
Le style de Tanguy a eu une influence importante sur plusieurs jeunes peintres, tels que Roberto Matta, Wolfgang Paalen et Esteban Francés, qui ont adopté un style surréaliste dans les années 1930. Plus tard, les peintures de Tanguy (et, moins directement, celles de de Chirico) ont influencé le style du film d »animation français de 1980 Le Roi et l »oiseau, de Paul Grimault et Prévert. Les œuvres de Tanguy ont également influencé les couvertures de science-fiction de l »illustrateur Richard Powers.
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Sources