Bataille de Sadowa

Mary Stone | janvier 13, 2023

Résumé

La bataille de Königgrätz, qui s »est déroulée le 3 juillet 1866 près de la ville tchèque de Königgrätz, a été la bataille décisive de la guerre allemande. L »armée prussienne a vaincu les armées autrichienne et saxonne. Sur un terrain d »une dizaine de kilomètres de large et de cinq kilomètres de profondeur, plus de 400.000 soldats se sont affrontés dans une bataille qui a causé de nombreuses pertes. Les centres des combats étaient les collines stratégiques de Svíb près de Maslowed et de Chlum près de Schestar. Grâce à cette victoire, la Prusse devint la puissance dominante en Allemagne et le chancelier Otto von Bismarck imposa ainsi la solution de la petite Allemagne. La bataille est considérée comme l »un des précurseurs de la fondation de l »Empire allemand en 1871. Dans plusieurs langues, la bataille porte le nom du village de Sadowa, notamment en France, où elle a été perçue comme une défaite politique et où le cri « Vengeance pour Sadowa !

Après les guerres napoléoniennes, l »ancien ordre interétatique en Europe a été largement rétabli entre les puissances européennes lors du Congrès de Vienne. Sur le territoire du Saint Empire romain germanique, la Confédération germanique avait été créée sous la forme d »une confédération lâche d »États, qui comprenait des parties de la Prusse et de l »Autriche. La guerre austro-prussienne avait pour origine les tensions entre les puissances prussienne et autrichienne, qui ne cessaient de croître dans la lutte pour la domination de la Confédération germanique : Lors de la crise de l »automne 1850, la guerre avait failli éclater entre les deux ; sous la pression russe, la Prusse avait dû abandonner son projet d »État-nation, l »Union d »Erfurt.

Le conflit autour de la possession des territoires du Schleswig et du Holstein, administrés conjointement par l »Autriche et la Prusse après la guerre germano-danoise, est à l »origine de la guerre. En 1865, les oppositions ont pu être surmontées une nouvelle fois avec la Convention de Gastein, l »Autriche se limitant à l »administration du Holstein. Mais lorsque la Prusse occupa le Holstein en violation des dispositions de cette convention, l »Autriche déclara la mobilisation de l »armée fédérale. La Prusse se retira alors de la Confédération germanique et déclara la guerre à l »Autriche le 19 juin 1866.

Du côté de l »Autriche se trouvaient les États allemands de taille moyenne avec la Bavière, le Hanovre, la Saxe, le Wurtemberg, le Bade ainsi que divers petits États allemands.

Aux côtés de la Prusse se trouvaient la plupart des petits États de Thuringe (Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach était l »épouse du roi de Prusse), quelques pays d »Allemagne du Nord ainsi que l »Italie, qui devait recevoir la Vénétie de l »Autriche en cas de victoire.

Du côté prussien, le chef de l »état-major général, le général von Moltke, avait élaboré une vaste manœuvre en tenaille. Le plan de bataille de Moltke reposait sur un principe tout à fait problématique dans son exécution : « Marcher séparément – battre ensemble », c »est-à-dire un déploiement, contrairement à la doctrine stratégique traditionnelle, sur les « lignes extérieures » et non sur les lignes intérieures, qui présentent l »avantage de raccourcir les distances et de faciliter les renforts mutuels.

Ainsi, fin juin 1866, le haut commandement prussien mit en marche trois armées – la 1ère armée sous le prince Friedrich Karl Nikolaus de Prusse se rassembla en Lusace, la 2e armée sous le cousin de ce dernier, le prince héritier Friedrich-Wilhelm, devait avancer à l »est depuis la Silésie. L »armée de l »Elbe, sous le commandement du général Herwarth von Bittenfeld, se tourna contre les Saxons et avança de Dresde vers Rumburg en passant par la frontière bohémienne. Ce mouvement d »encerclement de grande ampleur devait chercher à englober l »ensemble des forces autrichiennes dans le nord de la Bohême. L »armée d »élite (commandement général du VIIIe corps d »armée avec 46 000 hommes) devait occuper la Saxe et attaquer les Autrichiens par l »ouest, la 1ère armée (IIe, IIIe et IVe corps d »armée avec 93 000 hommes) devait attirer vers le sud la force principale adverse en passant par Reichenberg, tandis que la 2e armée (Garde, Ie, Ve et VIe corps d »armée avec 115 000 hommes) du prince héritier devait avancer par l »est en passant par Glatz et les monts Eulen.

La 2e armée prussienne avança en trois colonnes d »armée, en partie depuis le comté de Glatz, via Braunau, ainsi que sur la route Landeshut vers Liebau. Le 27 juin, le 1er corps prussien fut remplacé à Trautenau par le Xe corps autrichien.  Le 4e corps sous FML Ludwig von Gablenz fut battu et dut se replier sur Goldenöls, puis le corps de garde prussien qui arrivait par Eypel prit l »avant-garde et battit une partie du 4e corps autrichien.  Corps à Soor et Burkersdorf. Le 27 juin, l »aile gauche de l »armée du Kronprinz, le Vème corps du général Steinmetz, avait vaincu le VIème corps autrichien. Le 28 juin, le VIIIe corps autrichien sous l »archiduc Léopold, venu à la rescousse, se trouvait près de Skalitz, et le 29 juin, une partie du IVe corps adverse, sous l »archiduc Tassilik, se trouvait près de Skalitz.  Le 5e corps (FML Tassilo Festetics) a été repoussé à Jaromierz et à Crâne de porc.

Le 28 juin, la 1ère armée prussienne avait repoussé l »ennemi à Turnau et Podol et avait pu faire sa jonction avec l »armée de l »Elbe sur l »Iser. L »armée de l »Elbe avait simultanément battu les Saxons et le 1er corps autrichien (FML Clam-Gallas) à Münchengrätz. Le 29 juin, la 1ère armée prussienne réussit un nouveau succès contre le corps saxon du prince Albert à Gitschin. Dans la région de Königinhof, la liaison du Kronprinz avec l »armée du prince Frédéric-Charles fut finalement établie le 30 juin avec environ 220.000 hommes, dont 60.000 ne purent cependant pas intervenir à temps lors de la bataille de Königgrätz qui suivit le 3 juillet.

Le sergent-major autrichien Ludwig von Benedek, connu pour ses succès militaires lors des campagnes d »Italie (1848 et 1859), fut nommé commandant en chef de l »armée du Nord autrichienne après le début de la guerre, à l »âge de 61 ans. Comme il ne disposait d »aucune expérience militaire pour le nouveau théâtre d »opérations de Bohême, il a d »abord tenté en vain de refuser le poste, mais s »est finalement plié à la décision de l »empereur François-Joseph.

Les avant-gardes autrichiennes avaient déjà fait de mauvaises expériences avec le fusil à percussion prussien lors de plusieurs combats, c »est pourquoi Benedek décida de placer sa force principale sur une série de petites collines entre la Bistritz et l »Elbe en position de forte défense, la forteresse de Königgrätz située derrière pouvant éventuellement couvrir la retraite. Il espérait que l »infanterie placée dans cette position, soutenue par une forte artillerie, pourrait arrêter l »avancée prussienne.

Les Autrichiens disposaient de sept corps d »armée, mais trois d »entre eux avaient déjà beaucoup souffert des combats préliminaires, de sorte qu »environ 190.000 hommes étaient rassemblés sur les positions d »altitude. A l »aile gauche, un huitième corps – environ 22.000 Saxons sous les ordres du Kronprinz Albert – se vit attribuer les hauteurs de Problus. La 2e division saxonne sous le lieutenant-général Thuisko von Stieglitz se trouvait derrière Problus, la brigade Leib à droite, la 1re brigade à gauche. La 1ère division saxonne sous le lieutenant-général Bernhard von Schimpf était rassemblée entre Lubno, Popowitz et Tresowitz et avait concentré ses réserves entre Problus et Stresetitz. La 3e brigade saxonne était installée à Problus, les 11e et 12e brigades à Nieder-Prim. Le VIIIe corps autrichien (depuis le 29 juin sous le commandement du FML Joseph von Weber), qui servait de base arrière, protégeait à l »extérieur gauche les positions dans Ober-Prim et la forêt qui le précède contre les contournements. La cavalerie de la 2e division saxonne assurait la liaison avec le Xe corps autrichien à Popowitz.  Corps d »armée. Au centre, Benedek réunit environ 44.000 hommes avec 134 canons, le X. affaibli par les combats préliminaires.  Le premier Corps, sous le FML Gablenz, et le IIIe Corps, encore plus frais, sous l »archiduc Ernst, qui occupait les hauteurs de Lipa et Chlum. Le IVe Corps sous FML Festetics suivait en tant qu »aile droite avec environ 55.000 hommes au sud de Maslowed, près de Cistowes et Nedelist, le IIe Corps sous FML Karl von Thun et Hohenstein tenait la position de Sendrasitz jusqu »à l »Elbe. Benedek conserva derrière lui un tiers de son armée, le Ier (major général Gondrecourt) et le VIe corps (FML Ramming), avec plus de 60.000 hommes et 320 pièces d »artillerie en réserve. C »est avec ces formations qu »il entendait mener sa contre-attaque, une fois que l »attaque prussienne se serait enlisée dans sa position défensive avancée.

Le 3 juillet, vers 4 heures du matin, commença la marche de la 1ère armée prussienne sous Friedrich Karl zur Bistritz. A gauche, la 7e division atteignait Cerekwitz, au centre, la 8e division sous le général August von Horn avançait en avant-garde vers Klenitz, à droite, les 3e et 4e divisions étaient en train d »avancer vers Dohalitz et Mokrowous. Derrière, les 5e et 6e divisions suivaient en deuxième ligne en direction de Sadowa. L »avant-garde de la division Horn fut prise dans un échange de tirs d »artillerie avec l »artillerie du Xe corps autrichien à Swiep (Svíb). Corps est impliqué. Alors que les Prussiens tentaient de franchir la Bistritz, deux commandants de corps autrichiens décidèrent de se distinguer et d »agir contre le flanc droit de l »ennemi. Sans faire davantage front contre la 2e armée prussienne attendue, les troupes des commandants de corps Festetics et Thun quittèrent leurs positions et avancèrent vers l »ouest, laissant une brèche dans la défense autrichienne en direction du nord ; exactement là où la 2e armée prussienne devait intervenir plus tard de manière décisive.

Le matin, les Autrichiens n »avaient devant eux que la 1ère armée prussienne – les unités du Kronprinz étaient encore en marche et l »armée de l »Elbe n »avait pas encore franchi la Bistritz à Nechanitz. Par conséquent, la pression sur les troupes prussiennes, inférieures en nombre, augmenta sur place. Au centre, Thun et Festetics furent impliqués dans de violents combats dans la forêt de Swiep. La 7e division prussienne du major général Eduard von Fransecky, dont notamment le 2e régiment d »infanterie de Magdebourg n° 27, se retrancha dans la forêt de Swiep et tenta, dans un terrible carnage, de repousser l »offensive de deux corps autrichiens. Sur les ailes, les Prussiens occupaient le Swiepwald. Sans préparation d »artillerie ni connaissance du commandement de l »armée, les Autrichiens, sous le commandement du comte Festetics, tentèrent de reconquérir la forêt. Le comte Festetics eut le pied droit fracassé par un obus, si bien que le lieutenant-maréchal Anton Mollinary prit la tête de la suite des attaques. Dans la forêt de Swiep, un combat acharné faisait rage, la 7e division prussienne étant presque anéantie, mais les Autrichiens subissant en même temps de lourdes pertes. Dans le Holawald, la 8e division prussienne s »est embourbée et a été renforcée par la 4e division du général Friedrich Adrian Herwarth von Bittenfeld qui l »a suivie.

Pendant ce temps, à l »extrémité sud du front, l »armée de l »Elbe traversait elle aussi la Bistritz. Dès 10 heures du matin, la 15e division avait réussi à traverser la Bistritz près de Lubno, le général Philipp Carl von Canstein préparait l »attaque sur Neu- et Nieder-Prim.

Les généraux autrichiens se sentaient déjà victorieux, tandis que le quartier général prussien commençait à s »opposer au plan de déploiement peu orthodoxe de l »excentrique Moltke. Même le roi Guillaume Ier et son ministre-président Bismarck craignaient la défaite. C »est alors que vers midi, à hauteur du village de Horenowes situé en face, le 1er régiment de la garde prussienne à pied fit son apparition. Il formait l »avant-garde du corps de garde prussien appartenant à la 2e armée – l »armée du prince héritier était là et prenait en tenaille, avec l »armée de l »Elbe qui attaquait par le sud-ouest, les troupes autrichiennes acharnées dans la forêt de Swiep. A 13h45 commença également l »attaque de la 14e division sous le commandement du général Hugo Eberhard zu Münster-Meinhövel contre la ligne Problus-Stresetitz. Devant la pression de l »armée de l »Elbe lancée depuis Nechanitz, le corps saxon d »en face recula lentement dans l »après-midi.

Vers 13 heures, lorsque Benedek s »apprêtait à donner l »ordre d »engager la réserve, les Autrichiens étaient conscients de l »ampleur du danger qui les menaçait désormais depuis le nord. La 1ère division de la garde prussienne sous le commandement du général Wilhelm Hiller von Gärtringen – avant-garde de la 2e armée qui intervient maintenant – est en marche sur Chlum via Maslowed. Le lieutenant-maréchal Thun, menacé à l »arrière, dut immédiatement ramener le gros de ses troupes vers l »est. Les positions autrichiennes dans la forêt de Swiep s »effondrèrent également de ce fait.

Derrière l »arrivée de la 2e division de la Garde, les Ier et Ve corps prussiens étaient déjà en marche, les 11e et 12e divisions du VIe corps sous le général Louis von Mutius s »enfonçaient déjà dans le flanc droit autrichien à l »extérieur. Thun dut ordonner le repli de son corps sur la rive ouest de l »Elbe, ce qui rendit la situation encore plus exposée à l »aile droite des Autrichiens.

Benedek lui-même mena une brigade d »infanterie dans une contre-attaque inefficace à Chlum. La réserve autrichienne – le VIe corps – parvint presque à reconquérir Chlum, perdue, en combattant au corps à corps la 1re division de la Garde prussienne, mais fut arrêtée peu avant l »objectif. Pour soulager l »infanterie qui luttait durement, deux divisions de cavalerie autrichiennes attaquèrent enfin dans le combat de Stresetitz et de Rosberitz-Langenhof, où 39,5 escadrons autrichiens s »opposèrent à environ 31 escadrons prussiens. L »attaque des cuirassiers de Hesse à Rosberitz s »est heurtée à la brigade de cavalerie prussienne du Generalmajor Georg von der Groeben et a été interrompue prématurément par l »intervention de l »infanterie adverse. La 3e division de cavalerie lourde de réserve sous le commandement du major général comte Karl von Coudenhove s »est toutefois montrée plus qu »égale aux dragons prussiens avec la brigade de cuirassiers sous le prince Windischgrätz à Stresetitz.

Avant même l »intervention de la 16e division du général August von Etzel, qui avait traversé la Bistritz, les positions des Saxons s »étaient effondrées à Problus. Lorsque la dernière contre-attaque de Ramming échoua à Chlum, Benedek ordonna le sacrifice de ses dernières réserves. Comme l »ensemble de l »armée autrichienne risquait d »être encerclée, von Benedek abandonna la bataille vers quatre heures et ordonna la retraite sur Königgrätz. Pendant ce temps, à l »Elbarmee, la 14e division et sa 27e brigade d »infanterie, sous les ordres du général Emil von Schwartzkoppen, parvinrent à repousser les Saxons hors du village de Problus. Les défenseurs de Problus étaient parmi les derniers bataillons à quitter le champ de bataille et formaient l »arrière-garde des Autrichiens. Le 1er corps sous le major-général Léopold Gondrecourt devait, avec trois brigades, empêcher les Prussiens de couper la retraite à la force principale autrichienne. Avant de pouvoir se détacher en urgence de l »ennemi, ce corps avait subi à lui seul des pertes de 279 officiers et 10 000 hommes, dont 2 800 avaient été faits prisonniers.

Les Autrichiens qui refluaient furent poursuivis par la cavalerie prussienne, mais celle-ci fut ensuite maintenue à une distance suffisante par l »artillerie. Sous la protection des canons de la forteresse de Königgrätz, les Autrichiens battus se sont retirés vers l »Elbe. Le commandant de la forteresse, le major général Leopold von Weigl, se méprenant sur la situation, ferma les portes de la ville le soir et créa, en ouvrant des écluses, un petit marécage qui exigea de nouvelles pertes inutiles de la part des Autrichiens qui battaient en retraite.

Les pertes totales des Prussiens dans la bataille s »élevèrent à 359 officiers, 8.794 hommes et 909 chevaux, dont 1.929 tués, 6.948 blessés et 276 disparus. Les Autrichiens perdirent 1.313 officiers, 41.499 hommes et 6.010 cavaliers, dont 5.658 tués, 7.574 blessés, 7.410 disparus et 22.170 prisonniers. Le corps saxon perdit 55 officiers et 1.446 hommes, dont 135 tués, 940 blessés et 426 disparus.

Les recherches récentes ont considérablement réduit l »estimation de l »importance du fusil à percussion. La cadence de tir du fusil à percussion annulaire est environ 3 fois plus élevée que celle d »un fusil à chargement par la bouche de type Minié, mais la portée des fusils à percussion annulaire n »était qu »environ la moitié de celle des fusils Lorenz autrichiens (les fusils à percussion annulaire prussiens avaient une portée de 600 mètres, mais n »étaient pratiquement plus précis à partir de 300 mètres ; les fusils à chargement par la bouche de type Minié avaient en revanche une portée d »environ 900 mètres).

Outre la cadence plus élevée de l »arme à chargement par la culasse, un autre avantage, par exemple lors de la bataille de Königgrätz, était que le tireur pouvait recharger l »arme en position couchée. Il était donc moins exposé au feu de l »ennemi que le tireur équipé d »un fusil à chargement par la bouche, qui devait se tenir debout ou à genoux pour recharger et qui était généralement à découvert lors du processus de rechargement. Face à un ennemi qui chargeait, les soldats prussiens tiraient toutefois le plus souvent debout.

Peter Aumüller a rassemblé les facteurs suivants :

Thorsten Loch et Lars Zacharias avancent des arguments similaires, ce qui est nouveau.

La 1ère armée prussienne sous Frédéric-Charles poursuivit les Autrichiens jusqu »à Brno ; la 2ème armée sous le prince héritier sur Olmütz et l »armée d »élite suivit les Autrichiens via Iglau jusqu »à Znaim. Les Prussiens atteignirent la région du Danube à la mi-juillet et avancèrent sans grande résistance vers la ligne Stockerau et Gänserndorf dans la banlieue nord de Vienne. Le 26 juillet 1866, la paix préliminaire de Nikolsburg fut conclue, suivie de la paix définitive de Prague le 23 août.

La bataille a également eu des conséquences politiques importantes pour l »empire des Habsbourg d »Autriche. Malgré les batailles victorieuses de Custoza (24 juin) et de Lissa (20 juillet) contre les Italiens entrés en guerre aux côtés des Prussiens, l »empereur François-Joseph fut contraint de capituler après la défaite dévastatrice de Königgrätz et de céder la Vénétie à l »Italie lors de la paix de Vienne. Suite à la défaite autrichienne, l »ancienne Confédération allemande se dissout ; la Prusse annexe le Schleswig-Holstein, le Hanovre, la Hesse électorale, le Nassau et la ville libre de Francfort et crée la Confédération de l »Allemagne du Nord. Sur le plan de la politique intérieure, l »empereur François-Joseph fut également soumis à une forte pression en raison des aspirations à l »autonomie de ses peuples. La monarchie autrichienne était très affaiblie en politique extérieure, le 21 décembre 1867, la compensation avec la Hongrie ainsi que la Constitution de décembre durent être approuvées par le Conseil impérial.

L »importance de la bataille n »échappa pas non plus aux contemporains étrangers. A Paris, sous le Second Empire, on craignait qu »un voisin puissant et uni ne se forme à la frontière orientale sous la domination de la Prusse. Afin d »empêcher la Prusse de poursuivre l »unification des États allemands, le cri de guerre « Revanche pour Sadowa ! (« Rache für Sadowa ! ») est apparu. L »objectif était d » »étouffer dans l »œuf » le nouveau voisin. Parmi les mesures d »armement, on introduisit encore en 1866 le fusil Chassepot, bien que l »on ait compris à Paris qu »un fusil à cartouche métallique aurait en fait été souhaitable, car le système Chassepot présentait divers inconvénients. Cependant, le fusil Chassepot fut rapidement disponible à un prix relativement bas.

On raconte que l »empereur autrichien François-Joseph, après avoir reçu la nouvelle de l »issue de la bataille, aurait, de manière peu impériale, insulté son général : « Benedek, l »imbécile ! Benedek fut démis de ses fonctions, remplacé par l »archiduc Albrecht d »Autriche-Teschen et traduit en cour martiale. Le procès fut toutefois suspendu sous la pression impériale et Benedek reçut l »ordre de garder le silence sur la bataille jusqu »à la fin de sa vie, ce qu »il respecta.

Les historiens actuels sont d »avis que Benedek a certes commis quelques maladresses, mais que la défaite était due aux officiers hongrois qui, contrairement aux ordres de Benedek, ont lancé une contre-attaque dans la forêt de Swiep, déchirant ainsi le front autrichien et étant ainsi pris au dépourvu par le 1er régiment de la Garde à pied prussien « en retard ». Benedek était cependant assez bien informé sur la supériorité des fusils à percussion, notamment parce que le chef du service de renseignement militaire, Georg von Kees, faisait partie de son état-major. C »est pourquoi il choisissait généralement un terrain boisé dense (comme dans la forêt de Swiep) pour les positions autrichiennes, afin de forcer les Prussiens à se battre au corps à corps, dans lequel leurs fusils plus modernes ne leur seraient guère utiles. Cette tactique a plutôt bien fonctionné, jusqu »à la contre-attaque fatale aux Autrichiens.

Dans les nombreuses anecdotes qui ont été conservées sur ce mémorable affrontement entre la Prusse et l »Autriche, on trouve aussi régulièrement la phrase suivante : « Les Prussiens ne tirent pas si vite ! » Il s »agirait d »une allusion aux fusils à aiguille des Prussiens, qui leur donnaient un grand avantage, même s »il n »était pas décisif pour la bataille ou même la guerre.

Sebastian Haffner contredit cette déduction dans son livre Preußen ohne Legende :

Quelle que soit l »interprétation, cette déclaration reste associée, aux yeux de la postérité, à la bataille de Königgrätz et à l »ascension définitive de la Prusse en tant que puissance dominante dans la politique allemande qui en découle.

Une autre interprétation découle du fait que, selon le modèle français, l »inscription « Ultima ratio regis » = « dernier recours du roi » était gravée sur tous les canons prussiens depuis 1742 et a évolué dans le langage populaire en « Les Prussiens ne tirent pas si vite ».

Parmi les observateurs de la bataille se trouvait le correspondant de guerre le plus connu de l »époque, William Howard Russell, du journal londonien The Times, qui avait en outre un autre correspondant dans chacun des deux quartiers généraux des armées adverses. Russell a observé la bataille à la longue-vue depuis le clocher de l »église de Königgrätz.

Guillaume Ier autorisa le prince Hermann von Pückler-Muskau, alors âgé de 80 ans, à se joindre à la suite royale. Le jour de la bataille, on omit toutefois de réveiller le vieux monsieur. Bien qu »il ait dormi pendant les événements, il a été décoré plus tard pour sa participation.

Dans le roman Effi Briest de Theodor Fontane, le personnage principal met au monde sa fille Annie, son unique enfant, le jour de Königgrätz, le 3 juillet. Citation du chapitre 14 : « … et le matin du 3 juillet, un berceau se trouvait près du lit d »Effi. Le docteur Hannemann pataugea dans la main de la jeune femme et dit :  »Nous avons aujourd »hui la journée de Königgrätz ; dommage que ce soit une fille. Mais l »autre peut bien venir après, et les Prussiens ont beaucoup de jours de victoire ».

Königgrätz fut la première bataille en Europe avant laquelle d »importants contingents de troupes furent déplacés par chemin de fer. Moltke a dû faire acheminer des troupes sur quatre fronts (l »Autriche avait en revanche l »avantage de la ligne intérieure). Moltke a attribué au chemin de fer une part de sa victoire ; Clark relativise ce point. Les conducteurs de locomotives saxons ont conduit de nombreuses locomotives saxonnes à Eger afin de les soustraire aux Prussiens. Il est possible que la Prusse ait utilisé les connaissances de ses observateurs militaires de la guerre de sécession (1861-1865) aux États-Unis. Par rapport aux fusils à chargement par la bouche utilisés jusqu »alors, le fusil à amorce prussien pouvait non seulement être rechargé plus rapidement, mais également en position couchée, c »est-à-dire à couvert. Paul von Hindenburg, qui participa à la bataille en tant que lieutenant de section, qualifia plus tard l »effet des fusils à amorces d » »épouvantable ».

Le musicien militaire prussien Gottfried Piefke composa en souvenir de la bataille, soi-disant sur le champ de bataille, la Marche de Königgrätz (en Autriche, elle est très rarement jouée pour une raison évidente).

Au Musée de l »histoire de l »armée à Vienne, la bataille de Königgrätz est documentée en détail à l »aide d »objets variés. Ainsi, plusieurs fusils à aiguille de Johann Nikolaus von Dreyse sont exposés à côté des fusils autrichiens Lorenz. Un canon de campagne M 1863 documente la supériorité de l »artillerie autrichienne dans les années 1864 à 1866 en termes de précision de tir et de mobilité. La peinture monumentale (8×5 mètres) de Václav Sochor montre la fin d »une batterie de cavalerie du régiment d »artillerie de campagne royal et impérial n° 8, qui a couvert la retraite de l »armée autrichienne vaincue sur l »Elbe et s »est sacrifiée. Ce sacrifice a également été thématisé par Rudolf Otto von Ottenfeld dans son tableau Ein Ruhmesblatt der österreichischen Artillerie.

La croix commémorative pour l »armée prussienne victorieuse porte l »inscription : DIEU ÉTAIT AVEC NOUS, À LUI L »HONNEUR. La croix est en bronze clair avec un bord surélevé et possède un œillet à rainures multiples avec un anneau de ruban. Entre les quatre angles des bras de la croix se trouve une couronne de lauriers sur tout le pourtour. Sur la face avant, un bouclier central rond porte les lettres WR avec l »inscription en forme d »arc L »ARMÉE VICTORIEUSE DE LA PRUSSE. Le bras supérieur de la croix représente la couronne royale, les trois autres bras portent l »inscription « Dieu était avec nous, à lui la gloire ». Au verso, l »aigle prussien se trouve dans un écusson central rond, et sur les quatre bras de la croix, l »inscription KÖNIGGRÄTZ, LE 3 JUILLET 1866.

50.297222222215.7402777778Coordonnées : 50° 17′ 50″ N, 15° 44′ 25″ E

Sources

  1. Schlacht bei Königgrätz
  2. Bataille de Sadowa
  3. a b Eric Dorn Brose: German history, 1789–1871. From the Holy Roman Empire to the Bismarckian Reich. Berghahn, Providence 1997, ISBN 1-57181-056-0, S. 342.
  4. les rues de Berlin conservent le souvenir de ces accrochages[pas clair] : Trutnov, Náchod et Skalitz
  5. Alain Gouttman, La grande défaite 1870-1871, Perrin(Tempus), 2020, p8.
  6. Alfred Colling, La prodigieuse histoire de la bourse, Société d »éd. écon. et financières, 1949 (OCLC 249909286, lire en ligne)
  7. ^ Perrett (1992)
  8. ^ Perrett (1992)
  9. Кениггрец // Энциклопедический словарь Брокгауза и Ефрона : в 86 т. (82 т. и 4 доп.). — СПб., 1890—1907.
  10. 1 2 Душенко К. Битву при Садовой выиграл прусский школьный учитель // История знаменитых цитат. — КоЛибри, 2018. — 704 с. — 3000 экз. — ISBN 978-5-389-13120-0.
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